Imperceptibles
En une nuit de froid les feuilles des arbres sont tombées
pour couvrir de parure la terre.Les ramures nues peuplent un
ciel incolore de leurs gesticulations figées.Les passereaux de
passage ne se soucient guère des débris de nids à l'abandon.Au
loin les prés blancs de gel s'offrent à un soleil brumeux le long
de la silhouette des bois.Le grand voilier de l'été dont les
brises déployaient les drapeaux a donc tout à coup fait naufrage
avec ses passagers.Le matin s'est levé sur un cimetière.
Mais rien n'est vide comme les sépulcres. Rien n'est discret
comme les vies d'outre-tombe.Ceux qui savent,maintenant
qu'ils savent,ne se font plus voir.Pourtant parfois,quand rien
ne nous distrait,ne laissent-ils pas percevoir quelques signes?
Leur été a tant erré dans les roseraies qu'ils n'ont pu se faner.
Jan Grojean.
Une pensée émue pour nos chers disparus en ce 1er novembre.
Pour moi, j'avoue ils sont chaque jour en pensées dans mon coeur et leur absence est parfois lourde à supporter.